La marche : harmonie entre corps et cerveau

marche

La réalité intime de la marche ne se résume pas à une simple activité de l’appareil locomoteur. Son impact est beaucoup plus large et concerne différents niveaux de l’individu, notamment son équilibre psychophysique.

Le cerveau, avec ses souvenirs, ses idées, ses intentions et à travers son langage chimique (les neuromédiateurs), joue un rôle de premier plan dans la projection du corps dans l’espace.

Est-ce le cerveau qui active le corps ou le contraire ?

En réalité l’activité des deux est indissociable. Au début c’est le corps qui permet au cerveau de mûrir et de tracer ses réseaux neurologiques grâce à des mouvements réflexes, de rodage articulaire (appelés mouvements archétypaux) que nous faisons tous spontanément dès la naissance. Ensuite, ayant atteint un certain degré de maturation, le cerveau est capable de gérer de façon volontaire tous nos mouvements ainsi que des fonctions plus subtiles comme le langage. Nos fonctions cognitives se développent selon la conscience que nous acquérons de notre corps et grâce aux stimuli reçus de l’environnement à travers les 5 sens. Pour quantifier toutes ces données, le podomètre sera une aide efficace pour contrôler les mouvements et pouvoir doser son activité.

L’évolution du corps et du cerveau

Cette relation corps-cerveau, base de notre développement, a été mise en évidence dans les années 50 par le Dr Temple Fay, neurochirurgien américain, qui, désirant améliorer la qualité de vie des enfants cérébrolésés, avait étudié les étapes évolutives des bébés du monde entier. II avait ainsi observé que leurs mouvements primitifs précédant l’acquisition de la marche, sont des passages incontournables pour la maturation du cerveau. Si à la naissance toutes les parties du corps sont là, prêtes à fonctionner, en réalité le chauffeur, notre cerveau, n’est pas encore en condition de conduire notre véhicule-corps. Son éveil constitue le but de toutes les métamorphoses qui marquent notre développement. En réalité nous sommes tous des prématurés…

Le corps : comment ça marche ?

Notre corps est un tout. C’est un ensemble fonctionnel, organisé de manière étonnante ! Tous les groupes cellulaires qui constituent notre organisme communiquent en permanence entre eux. Les cellules osseuses, musculaires, sanguines, nerveuses… Elles dialoguent sans cesse et échangent des informations qui circulent à l’intérieur du corps pour assurer correctement leurs fonctions. Grâce aux 5 sens, elles reçoivent simultanément de l’extérieur, des informations gustatives, sonores, odorantes, lumineuses et tactiles. Notre équilibre dépend de leur capacité de traiter, en temps réel, tous ces stimuli et augmenter, grâce à chaque expérience, nos performances. Nos cellules sont des récepteurs de fréquences. Elles captent, analysent et enregistrent toutes les informations présentes dans le milieu qui les entoure, même si nous n’y prêtons pas attention. Cette vie cellulaire se déroule donc à notre insu, sans participation consciente, guidée par des informations génétiquement programmées. Mais, selon la manière de conduire notre corps, nous pouvons influencer l’équilibre naturel qui l’anime et dévier ses courants vitaux.

Pourquoi influencer l’équilibre de notre corps ?

Parce que l’on est constitué de différents niveaux qui interagissent entre eux. Pour simplifier vous pouvez comparer les éléments qui nous constituent à un disque dur, et les programmes que nous avons chargé à travers nos expériences à des logiciels. Notre disque dur c’est notre voiture, notre corps. Nous y trouvons également toutes les capacités innées propres à notre espèce, comme la marche bipède. Le logiciel, en revanche, est notre mémoire. II contient toutes les expériences vécues… Notre apprentissage, notre éducation, les stimuli fournis par l’environnement, un grand nombre d’informations stockées dans nos cellules, qui interagissent avec ce logiciel. Ces données constituent notre base de données individuelle, modulant l’activité de nos cellules, en fait, c’est le pilote. C’est ce qui fait que nous sommes tous différents, même si nous sommes constitués de la même façon (gènes communs, neurones du même type…). Lorsque notre marche est incompatible avec notre constitution corporelle, elle peut, au fil du temps, interférer sur nos mécanismes intimes et perturber notre équilibre.