Le renforcement revêt une importance capitale en muay thaï. Après les premiers mois passés à se familiariser avec les principales techniques de la boxe Thaï, les athlètes consacrent environ soixante pour cent de leur temps d’entrainement à améliorer l’efficacité de leurs attaques.
En dehors des exercices de préparation physique appropriés, le renforcement s’obtient en accomplissant un travail spécifique avec le matériel. La méthode la meilleure et la plus couramment utilisée dans les camps de boxe thaïe consiste à recréer des conditions très proches de celles relevées lors d’une rencontre.
Se mettre dans les conditions de combat
Outre le ring, il faudrait pouvoir disposer d’un compte-rounds… Mais, surtout si l’on s’entraine seul et simplement avec l’aide du sac de frappe. On se débrouillera en recourant à quelques petites astuces. En calculant que pendant une reprise intense de trois minutes, on porte entre 150 et 200 coups, l’athlète qui s’exerce tout seul au sac (la méthode de renforcement classique) pourra, en gardant en tête le nombre des techniques réalisées, régler la durée du travail et diviser les rounds en combinaisons. En décidant par exemple de travailler avec une combinaison de trois coups… Il comptera un minimum de cinquante répétitions du même enchainement. S’exercer avec un partenaire ou un entraineur s’avère toutefois le meilleur moyen d’être corrigé et stimulé correctement.
Le travail avec le matériel
Il se décompose en deux phases : celle qui se déroule avec le professeur, appelée passe, et la phase individuelle, avec le sac de frappe et les autres accessoires fixes.
La passe : travail avec professeur
Comme nous l’avons évoqué, la passe représente le moment crucial de tout l’entrainement du point de vue aussi bien technique que physique. Nous allons par conséquent rappeler quelques règles élémentaires. Que le professeur devra toujours avoir bien présentes à l’esprit quand il fera accomplir un travail technique (les enchainements)… Ou tout simplement en phase de renforcement physique :
L’entrainement en vraie grandeur
L’exercice aura lieu de préférence sur le vrai terrain de compétition, le ring. Avec des laps de temps reproduisant fidèlement une rencontre réelle, qu’il s’agisse des phases d’action (trois minutes) ou de celles de repos (une minute et demie ou deux minutes dans le cas, respectivement, d’athlètes professionnels ou d’amateurs).
Les protections obligatoires en entrainement boxe Thaï
L’instructeur doit mettre toutes les protections (protège-tibias, coquille et plastron), ainsi que les paos, le bouclier ou bien encore les pattes d’ours, pour éviter le moindre risque de fâcheux accidents dus à l’inexpérience de l’élève.
En recevant le coup sur le gant rembourré, le pao ou le bouclier, il devra toujours opposer une résistance en « poussant » vers le coup lancé.
Il tiendra toujours la cible près du point frapper, pour éviter d’induire de mauvais réflexes susceptibles de s’avérer incorrects en compétition. Pour l’entrainement des crochets au visage, par exemple, il placera le gant près du visage pour habituer l’élève à atteindre la cible réelle.
Corriger l’élève
Pendant la passe, il ne doit pas se contenter de recevoir les coups… Sa tâche consiste à relever les points faibles de l’élève… Et à lui signaler les éventuelles lacunes de son système défensif, en le touchant avec les gants pour l’inciter à déployer une action offensive tout en gardant des positions et des attitudes correctes. Nous avons déjà dit que la passe offre également à l’élève la possibilité d’effectuer un travail technique sur les combinaisons.
Le renforcement
Lorsque l’athlète aborde la phase de renforcement, la variété des coups s’avère obligatoirement limitée. Il vaut beaucoup mieux le faire travailler sur des techniques isolées ou des enchainements très simples… Répétés de nombreuses fois à la puissance et à la vitesse maximum, plutôt que d’instaurer une certaine distraction. Au détriment de la continuité de l’entrainement, avec de longues combinaisons difficiles à mémoriser. C’est alors que l’athlète pourra renforcer son « effet spécial ». Une combinaison ou une série de techniques qui lui réussit particulièrement bien et qu’il apprendra à réaliser en toute circonstance. La passe peut se dérouler en travaillant aussi un petit nombre de coups seulement. Le but consiste à mettre le corps en condition, en supprimant les temps morts de manière à tirer la plus grande efficacité possible de l’action du boxeur.
Puissance et vitesse en boxe Thaï
Une fois que l’athlète aura acquis suffisamment de puissance et de vitesse, l’entraineur de boxe Thaï lui fera exécuter une passe « libre ». En opposant par conséquent les accessoires de façon différente tout au long de la reprise. Le boxeur réagira instinctivement, en frappant au point où il verra apparaitre la cible. Cet exercice stimule la vitesse de réaction en recréant une situation très semblable au combat réel. L’instructeur lancera quelques attaques, que l’élève devra encaisser ou esquiver, en réalisant ainsi une simulation parfaite du combat. À l’inverse de ce qui se produit dans d’autres sports de ring, les boxeurs « jouent rarement des gants » en muay thaï (ce qui signifie s’affronter dans un combat libre d’entrainement), et quand cela arrive, les coups sont toujours contrôlés. Lors de la préparation d’un combat, on préfère au contraire accorder une large place aux exercices de passe.
Pour deux raisons :
En Thaïlande,
n athlète est amené à monter sur le ring pour disputer une compétition en moyenne une fois tous les quinze jours. Il ne risque donc pas de perdre le contact avec la réalité, en oubliant l’effet engendré par les coups de l’adversaire, et il est logique qu’en phase d’entrainement il ne veuille pas s’exposer à un éventuel accident.
En Occident
Les occasions de combattre sont beaucoup plus rares et, surtout chez les amateurs, il convient d’organiser des affrontements entre les élèves, en veillant toujours à ce que les échanges se déroulent correctement et moyennant le contrôle des coups. Se faire mal à l’entrainement est inutile et aboutit au résultat inverse de celui poursuivi.